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Communiqué

Semaine nationale de la réhabilitation sociale 2024 - Les proches des personnes judiciarisées, ces mal-aimés du système

Montréal, le 15 octobre 2024 — L’Association des services de réhabilitation sociale du Québec invite les Québécoises et les Québécois à participer à la Semaine nationale de la réhabilitation sociale, qui a lieu jusqu’à ce vendredi 18 octobre.

Reconnue par l’Assemblée nationale et la Ville de Montréal, cette Semaine souligne l’importance du travail de réintégration sociale comme facteur essentiel pour notre sécurité publique. C’est l’occasion de sensibiliser la population quant à la possibilité d’offrir, en tant que citoyens, voisins, employeurs, propriétaires ou collègues, une deuxième chance à des personnes qui souvent n’en ont pas eu aucune.

Le thème de cette année nous porte à réfléchir à la situation de tous ces proches de personnes incarcérées qui sont laissés pour compte et ne reçoivent presque aucun soutien ou service. «L’expérience carcérale a des effets bien concrets sur la famille, les enfants, les parents, les conjoints et conjointes des personnes judiciarisées. Souvent invisibilisées dans l’espace public, ces personnes peuvent subir l’isolement, la culpabilité et la honte qui vient avec le joug du jugement social», affirme David Henry, directeur général de l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ) et criminologue.

«Aucun enfant ne ferait le choix de voir l’un de ses parents dans un contexte d’incarcération. C’est un lourd poids à porter pour les proches, mais d’autant plus grave lorsque cela concerne des enfants en bas âge, qui risquent de composer à vie avec des séquelles au niveau psychologique, social et économique. Malheureusement, peu de programmes et de soutien sont offerts à ces jeunes», rappelle le porte-parole de la Semaine, Daniel Benson.

Seulement deux organismes au Québec offrent des services spécifiquement pour les familles des personnes contrevenants, la majorité des programmes étant dédiés à ces derniers et aux victimes de gestes criminels, faute de financement suffisant.

L’ASRSQ rappelle que plus de 800 000 Québécois·es possèdent un casier judiciaire, 39 % ont un membre de leur famille immédiate qui a connu des démêlés judiciaires, 60 % des personnes incarcérées n’ont pas terminé leur secondaire, 46 % étaient sur l’aide sociale avant leur incarcération et 47 % d’entre eux ont déjà entrepris au moins un traitement contre une dépendance au cours de leur vie.

«La communauté a un rôle important à jouer, car le regard que l’on porte aux personnes détenues a une incidence majeure sur leur capacité à repartir sur de nouvelles bases, et sur la capacité des proches à briser l’isolement» selon M. Benson.

«Les organismes qui travaillent chaque jour à la réintégration sociale et professionnelle de ces personnes font toute la différence dans leur réhabilitation, dans la réduction du risque de récidive et dans la protection de nos communautés», de conclure, M. Henry.

Les activités de sensibilisation

Dans le cadre de cette Semaine, plusieurs organismes membres de l’ASRSQ se mobiliseront partout au Québec pour mettre en avant le talent et la réussite de personnes judiciarisées et rappeler que ce sont des êtres humains à part entière. Nous soulignons notamment les événements suivants :

- La 10e édition du Cabaret de la Seconde Chance, combinant artistes professionnels, intervenants et personnes ayant eu des démêlés avec la justice, aura lieu le vendredi 18 octobre au Théâtre le Gesù, Montréal. Cliquez ici.

- Artis Judiciali, par Alter Justice, est un événement artistique visant à sensibiliser les citoyens de Québec à la (ré)intégration sociocommunautaire des personnes judiciarisées. L’édition 2024 se déroule du 15 au 19 octobre, avec un 5@8 festif le 17 octobre au Théâtre Périscope, dès 17 h. Cliquez ici.

- Le Centre résidentiel communautaire Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec organise une expérience immersive et vente de Hot-dog sur place au profit d’un fonds d’urgence pour la clientèle, le 18 octobre de 10 h à 17 h, au 111, rue principale sud, Amos.

- La Maison Radisson organise une activité de peinture sur roches par les résidents, suivie de la dispersion des œuvres au parc Champlain, au Centre-ville de Trois-Rivières, le 18 octobre dans l’après-midi.

- Le Service d’Aide en Prévention de la Criminalité offre une journée de portes ouvertes en l’occasion de la célébration de son 60e anniversaire, le mercredi 16 octobre de 18 h 30 à 20 h au 433 rue Marquette, Sherbrooke.

- Le Centre de Services de Justice Réparatrice met en place un chœur de personnes ayant été touchées par la violence (subie ou commise) et/ou animées par les valeurs de la justice réparatrice. Il a été créé par le Centre de services de justice réparatrice (CSJR), en collaboration avec Chœur de Loups et le groupe Entrée Libre, en septembre 2024 et feront une représentation le vendredi 18 octobre au Cabaret de la seconde Chance organisé par l’ASRSQ.

- Le CRC le Pavillon organise son tournoi annuel de balle molle entre résidents et employés, accompagné d’une collecte de dons pour les frigos communautaires de Québec.

- Le Centre d’intervention le Rond-Point met en place des ateliers éducatifs sur la réhabilitation sociale tout au long de la semaine.

- La soirée de gala Réhabex, en Outaouais, aura lieu le jeudi 17 octobre à 19 h 30 au cabaret la Basoche, secteur Aylmer.

- Le CRC Saint-Léonard organise une journée portes ouvertes le 17 octobre à partir de 13 h 30, au 5262, rue Notre-Dame Ouest, Montréal.

- La Maison Joins-toi organise une journée portes ouvertes à la Maison de transition de Longueuil (6505 Bou. Maricourt) le mercredi 16 octobre, et à Granby (479, rue Principale) le jeudi 17 octobre, de 13 h à 19 h.

- Equitem offre une formation gratuite suivie de l’enregistrement du balado «AU PARLOIR» de Cédric Bergeron à leur usine-école de Jonquière.

- Transition Centre-Sud offre des activités créatives et du bénévolat avec les résidents.

- L’ASRSQ participera aussi aux Rencontres internationales de Montréal sur l’éducation en prison, organisées par la Chaire UNESCO de l’UQAM, du 16 au 18 octobre.

Prix Distinction de l’ASRSQ

Le prix « Distinction de l’ASRSQ » est remis chaque année durant la Semaine pour souligner une activité, un projet ou une action unique et exceptionnelle en matière de justice pénale, de prévention du crime ou de réintégration sociocommunautaire des personnes contrevenantes adultes.

Cette année, l’ASRSQ remettra le prix à l’organisme Avant Coup pour l’ouverture de leur service d’hébergement spécialisé à Montréal pour les hommes auteurs de violence conjugale. Avant Coup est un organisme communautaire à but non lucratif qui assure un suivi thérapeutique visant la prévention de l’usage de la violence en contexte conjugal. La thérapie est basée sur un cheminement graduel des hommes aux prises avec des difficultés relationnelles en leur offrant un service accessible en tout temps. L’ASRSQ tient à souligner l’innovation, l’originalité et l’impact sur la communauté de ce nouveau service.

À propos de l’ASRSQ

L’ASRSQ regroupe plus de 70 organismes communautaires à but non lucratif œuvrant auprès de personnes ayant des démêlés avec la justice. Parmi ces organismes travaillant à la promotion de la prévention du crime par le développement social, on retrouve des maisons de transition, des services d’employabilité, des organismes de suivi et d’accompagnement, des services spécialisés en délinquance sexuelle, en santé mentale et en toxicomanie, des programmes de travaux compensatoires, etc. L’ASRSQ supporte et encourage la participation des citoyens dans la prise en charge des problèmes reliés à la justice.