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Par Lettre d'opinion - Semaine de la réhabilitation sociale 2023

​Comment protéger nos communautés ? En misant sur la réhabilitation sociale

LETTRE OUVERTE - SEMAINE NATIONALE DE LA RÉHABILITATION SOCIALE

Au moment où l’on se préoccupe à juste titre de la violence contre les femmes et des délits par armes à feu, ce sont aussi nos communautés qui doivent adresser les problèmes de la délinquance. Et cela passe en grande partie par le travail d’organismes en réintégration sociale qui œuvrent à accompagner les personnes judiciarisées et à briser les préjugés. Un travail exigeant, dans l’ombre, mais qui a un impact majeur pour le Québec et notre sécurité à toutes et tous.

Notons que la durée moyenne d’une sentence d’incarcération provinciale n’est que de trois mois: la prison ne nous protège donc que pour une très courte période. Demandons-nous alors: avec quel type d’encadrement et de soutien souhaitons-nous que ces personnes détenues redeviennent nos voisins·es ?

La réhabilitation est le seul moyen de réellement protéger nos communautés à long terme, et cette protection passe par des services professionnels d’accompagnement et d’encadrement, qui continuent quand la sentence s’arrête. C’est un fait établi que la grande majorité des personnes judiciarisées se réintègrent pleinement dans nos communautés lorsqu'elles suivent les programmes et sont soutenues dans leurs démarches par ces organismes communautaires.

Ce sont donc ces derniers qui portent en grande partie le fardeau de l’avenir des personnes judiciarisées, en assurant leur accompagnement psychosocial et la réintégration au marché de l’emploi — en leur permettant, en clair, de redevenir des citoyens actifs, de travailler et de contribuer positivement à la société.

Mais, comme on l’entend sur toutes les tribunes, le milieu communautaire doit souvent œuvrer dans des conditions difficiles, avec des salaires peu compétitifs, des horaires atypiques et un manque de main-d’œuvre spécialisée aggravé par le recrutement de la fonction publique dans ce milieu.

Un financement adéquat des services offerts par ces organismes, fondé sur une vision à long terme, permettrait de reconnaître à sa juste mesure l’importance de cette pierre angulaire de notre filet social et de protéger encore mieux nos communautés. Dans un contexte où la complexification des besoins des personnes judiciarisées s’accroit (concomitance des problématiques, problèmes de santé mentale, toxicomanie accrue, etc.), la réintégration sociale doit être une priorité collective.

Le jugement social aussi déterminant que le jugement pénal

Le chemin de la réhabilitation est long, sinueux et exige l’appui autant des professionnels que de la communauté, qui doit faire face à ses propres préjugés. Car les difficultés de la réintégration sociale se situent aussi dans le regard que l’on porte sur les personnes en processus de réhabilitation. En tant qu’employeurs, collègues, propriétaires d’un logement ou voisins, nous pouvons aussi faire une différence dans le cheminement de ces personnes.

Et gardons à l’esprit que tout le monde n’est pas parti de la même ligne de départ: le milieu familial, la pauvreté, les inégalités dans le système scolaire, l’insécurité alimentaire, la victimisation et les dépendances ont un ascendant déterminant sur l’adulte que nous devenons.

La solidarité de la communauté et la réintégration sociale permettent de donner une seconde chance à des personnes qui n’en ont parfois même pas eu une première. En cette Semaine nationale de la réhabilitation sociale, il nous apparaît ainsi important de souligner le travail exceptionnel mené par les centaines d’organismes communautaires partout au Québec, au grand bénéfice de toutes et tous.

33 organismes signataires

  • David Henry, directeur général, criminologue, Association des services de réhabilitation sociale du Québec
  • Daniel Benson, porte-parole, Semaine nationale de la réhabilitation sociale 2023
  • Patrick Pilon, directeur général, Réhabex, Gatineau
  • Raymond Cotonnec, directeur général, CRC Curé-Labelle, St-Jérôme
  • Geneviève Latreille, directrice générale, Maison Joins-Toi, St-Hubert et Granby
  • Merris Centomo, directrice générale, Corporation Maison Cross Roads, Montréal
  • Catherine Pouliot, directrice générale, CIVAS Montérégie, St-Hubert
  • Paul Robitaille, coordonnateur, Maison l’Intervalle, Montréal
  • Gabrielle Patenaude, directrice générale, CIVAS Estrie, Sherbrooke
  • France Boulanger, directrice générale, Anti-pauvreté Mauricie Centre-du-Québec, Drummondville
  • Michèle Michaud, directrice générale, RÉHAB, Vallée-Jonction
  • Catherine Labarre, directrice des milieux de vie, Espace La Traversée
  • Annie Morel, directrice générale, SAPC, Sherbrooke
  • Annie Charest, directrice générale, L’arrimage, Rimouski
  • Luciana Lima, directrice, Maison Madeleine-Carmel, Montréal
  • Samira Figuigui, directrice générale, Société John Howard du Québec, Québec et Montréal
  • Claudine Bertrand, directrice générale, Via travail, Montréal
  • Laurent Champagne, Directeur général, Aumônerie communautaire de Montréal, Montréal
  • Karine Roby, coordonnatrice clinique, Maison St-Laurent, Montréal
  • Patricia Arseneault, directrice générale, CHC Lafleur, Sainte-Angèle-de-Prémont
  • Stéphanie Larochelle, coordonnatrice, CRC Maison Radisson, Trois-Rivières
  • Lorraine Michaud, directrice générale, CRC Arc-En-Soi, Rivière-du-Loup
  • Danie St-Yves, directrice générale, Maison Radisson, Trois-Rivières
  • Estelle Drouvin, directrice générale, Centre de services de justice réparatrice, Montréal
  • Valérie Maltais, directrice générale, Association canadienne pour la santé mentale – section Saguenay, Chicoutimi
  • Steeve Thomassin, directeur général, Maison de transition de Montréal, Montréal
  • Mickaela Juvin, coordonnatrice générale, Relais-Famille, Montréal
  • Daniel Poulin-Gallant, directeur, Alter Justice, Québec
  • Stéphanie Tremblay, directrice générale, CRC Joliette, Joliette
  • Johana Kim Francoeur, intervenante sociale, Aux Trois Mâts, Rimouski
  • Diane Tremblay, directrice générale, CRC Le Pavillon, Québec
  • Jean-François Cusson, directeur général, CRC Carpe Diem, Laval
  • Simon Girard, directeur clinique, Société Emmanuel-Grégoire, Montréal
  • Chantal Lessard, directrice générale, CRC ATNQ, Amos
  • Laurent Champagne, directeur général, Aumônerie communautaire de Montréal, Montréal