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Articles et textes signés par l'ASRSQ

Par David Henry,
Directeur général, ASRSQ

Fermeture des Cercles de soutien et de responsabilité : un filet qui accompagnait les délinquants sexuels dans leur retour en société

Montréal, le 21 mars 2023 — Faute de financement adéquat, les Cercles de soutien et de responsabilité du Québec (CSRQ), qui assurent l’accompagnement des délinquants sexuels à haut risque de récidive dans leur réintégration sociale, devront fermer. C’est le triste constat émis par le coordonnateur des CSRQ du Québec, André Maillard, qui a multiplié les efforts au cours des derniers mois pour éviter cette situation.

« Nous sommes — nous étions — un filet de protection pour la population, faisant un suivi en communauté auprès de délinquants sexuels à haut risque de récidive au sortir de la détention. En brisant l’isolement et la solitude de ces personnes, nous avons pu éviter à bien des hommes un retour en prison au fil des années. D’une certaine façon, nous venons aussi en appui au travail des services correctionnels, dont plusieurs professionnels ont manifesté leur inquiétude quant à notre fermeture », se désole M. Maillard.

Sans cautionner les gestes posés par ces délinquants, l’organisme mettait en place des rencontres et un accompagnement entre bénévoles issus de la communauté, intervenant(e)s et personnes coupables d’agressions sexuelles, afin de permettre à ces dernières de réintégrer sainement la société.

L’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ), dont les membres assurent des services d’encadrement, d’accompagnement et de suivi, a aussi multiplié les demandes auprès des paliers de gouvernement dans l’espoir de redresser la situation, mais sans succès.

Pourtant, selon David Henry, directeur général de l’ASRSQ, le financement de cet organisme est dérisoire, se fondant principalement sur la contribution d’un réseau de bénévoles. « Les frais d’exploitation pour une année entière ne sont que de 150 000 $ au maximum, ce qui équivaut quasiment à la dépense étatique annuelle pour un seul détenu fédéral, sans compter les coûts annexes liés aux services de police, au système judiciaire et aux besoins des victimes », déclare-t-il.

Et ce réseau de soutien a fait ses preuves : il est démontré que la participation aux programmes des CSRQ réduit la probabilité de récidive, augmente les chances de réussite de la réintégration sociale et contribue à assurer la sécurité de la population. Dans cet espace de soutien, fondé sur la participation de bénévoles, les personnes qui ont commis des infractions sexuelles peuvent répondre à leurs besoins pratiques, mesurer les impacts de leurs actions passées, et faire de meilleurs choix pour eux-mêmes et leurs communautés.

« Il y a quelques mois, un homme nous avait fait une demande pour intégrer les CSRQ, le seul accompagnement auquel il avait accepté de participer. Malheureusement, j’ai dû le refuser, faute de financement. Cet homme avait été déclaré à haut risque de récidive par les services correctionnels et il a brisé ses conditions de remise en liberté par la suite. Aujourd’hui, il est retourné au pénitencier. Je crois que les Cercles de soutien auraient pu éviter cette situation », poursuit M. Maillard.

« Le soutien des organismes de réhabilitation a un impact majeur sur la capacité de ces individus à redevenir des citoyens actifs, qui contribuent positivement à la collectivité. Au sortir d’un établissement de détention, ces personnes peuvent se retrouver déconnectées du monde. Ces Cercles, fondés sur la solidarité d’un réseau d’hommes et de femmes bénévoles, fournissaient un appui sans jugement, une connexion et un sentiment d’appartenance important, tant au niveau personnel de la personne judiciarisée, que de la sécurité publique », de conclure, M. Henry.

À propos de l’ASRSQ

L’ASRSQ regroupe 74 organismes communautaires à but non lucratif œuvrant auprès de personnes ayant des démêlés avec la justice. Parmi ces organismes travaillant à la promotion de la prévention du crime par le développement social, on retrouve des maisons de transition, des services d’employabilité, des organismes de suivi et d’accompagnement, des services spécialisés en délinquance sexuelle, en santé mentale et en toxicomanie, des programmes de travaux compensatoires, etc. L’ASRSQ supporte et encourage la participation des citoyens dans la prise en charge des problèmes reliés à la justice. www.asrsq.ca

À propos des Cercles de soutien et de responsabilité du Québec

Fondés sur les principes de la justice réparatrice, les Cercles de soutien et de responsabilité du Québec réduisent la victimisation sexuelle en aidant les personnes qui ont commis des infractions sexuelles à mener une vie responsable et constructive au sein de leurs communautés. https://www.cosacanada.com/fr

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