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Publié dans Le Devoir le 27 juillet 2012

A strange equation

Tout comme le soulignait Mme Buzzetti dans son article « Moins de crimes, mais toujours plus de prisonniers » dans Le Devoir du 25 juillet, l'Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ) s'interroge aussi sur la portée des dernières statistiques en matière de criminalité.

Ainsi, le taux de criminalité a encore une fois diminué cette année pour atteindre son niveau le plus bas depuis 1972 et pourtant, la population carcérale ne cesse d'augmenter. Comment est-ce possible? Que se passe-t-il au sein de notre pays où de moins en moins de crimes sont commis et où pourtant on incarcère chaque année un plus grand nombre de citoyens?

Comme le taux de criminalité, d'une manière générale, diminue depuis les 40 dernières années, il nous semble inapproprié que le gouvernement du Canada attribue cette baisse à sa politique « tough on crime » en matière de justice pénale. Mais, la mise en place de sentences minimales, la création de nouvelles infractions, la restriction de la libération conditionnelle, l'abolition de la clause de la dernière chance, etc. sont toutes des mesures contribuant certainement à accroître la population carcérale.

Quand on sait que chaque détenu fédéral coûte en moyenne près de 114 000 $ par année aux contribuables, on peut réellement se demander si les impôts des citoyens sont utilisés à bon escient…