Montréal, le 11 octobre 2022 — L’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ) invite les Québécoises et les Québécois à participer à la Semaine nationale de la réhabilitation sociale, qui a lieu jusqu’à ce vendredi 14 octobre.

«En marge des récents et terribles événements qui ont ébranlé le Québec et le Canada, il est d’autant plus important de rappeler que la réhabilitation des personnes judiciarisées est un facteur clé pour la sécurité publique, car elle permet à ces personnes de redevenir des citoyens actifs qui contribuent positivement à la collectivité», affirme David Henry, directeur général de l’ASRSQ et criminologue.

La justice pénale est un enjeu très sensible, qui implique des personnes victimes et parfois des traumatismes à long terme sur des individus ou même une communauté. Par leurs services et leur travail de terrain, les organismes de réintégration sociale s’assurent de la prise en charge, du support et de l’encadrement des personnes à la sortie des établissements de détention.

Par ailleurs, la Semaine vise à sensibiliser la population au fait que l’exposition à des conditions de vie difficiles a une influence sur l’adulte que nous devenons, et que nous pouvons, comme citoyens, accorder une deuxième chance à des personnes qui n’en ont souvent pas eu une première.

«La communauté a un rôle important à jouer, et doit faire face à ses propres peurs et préjugés lorsque vient le temps d’interagir avec des individus qui ont fait de la prison. Le regard qu’on leur porte a une incidence majeure sur la capacité de ces personnes à retrouver une place dans la société. Car sortir d’un centre de détention est une chose, mais s’en éloigner véritablement pour rebâtir sa vie en est une autre», rappelle le porte-parole de la Semaine, Daniel Benson.

En fait, les personnes incarcérées peuvent se retrouver déconnectées de notre monde, et en rattrapage à grande vitesse, autant dans leurs comportements que dans les compétences à acquérir pour exercer un métier. «Le soutien des organismes, tout comme l’ouverture et l’entraide de la communauté ont un impact majeur sur la capacité de ces individus à (re)devenir des citoyens comme les autres» selon M. Benson.

Les activités de sensibilisation

Dans le cadre de cette Semaine, plusieurs organismes membres de l’ASRSQ organisent des activités partout au Québec, notamment pour mettre en avant le talent de personnes contrevenantes et pour rappeler que ce sont des êtres humains à part entière.

L’ASRSQ reconduit d’ailleurs son Cabaret de la Seconde Chance, à sa huitième édition, qui aura lieu ce mercredi 12 octobre au Gesù à Montréal sous le thème de l’isolement. Plusieurs artistes de renom sensible à la cause et des personnes judiciarisées vont performer au spectacle ou à l’exposition le précédant, tels que Thalie Boyer et Manu Militari, ou l’écrivaine Louise Henry.

Parmi les autres activités prévues au cours des prochains jours, soulignons :

Artis Judiciali (12 octobre, Québec) par Alter Justice
Le Gala Réhab (13 octobre, Gatineau) organisé par Réhabex
Une journée portes ouvertes (13 octobre, Granby) par l’Auberge sous mon toit
La 3e édition du Bazar sans condition (13 octobre, Montréal) par Transition Centre-Sud
Vidéoconférence de Katia Bissonnette, docteure en psychologie et ancienne décrocheuse-toxicomane-itinérante (13 octobre, par Teams) par Équitem Alma
Exposition d’œuvres, portes ouvertes, ateliers d’art thérapie et jeux de rôle (14 octobre, Amos) par le Centre résidentiel communautaire de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec
Exposition d’œuvres des personnes judiciarisées en communauté et des intervenants du milieu tout au long de la Semaine, par Via-Travail
La Maison Radisson (Trois-Rivières) invite des personnes en réinsertion sociale à créer une œuvre collective tout au long de la Semaine, qui sera exposée au Musée Pop du 10 au 23 octobre 2022
Lancement du balado de l’ASRSQ : Les voix de la réhabilitation

«Ces événements représentent une fenêtre sur un monde méconnu, parfois craint, où le public peut connecter avec les histoires de ces personnes, en les voyant à travers leur talent et pas seulement à travers leur passé. L’objectif de ce mouvement, incarné annuellement par la Semaine, est justement de mettre en lumière le processus difficile de réintégration des personnes contrevenantes, les problématiques sociales qui ont influencé leur parcours, mais surtout de les rapprocher des gens. Car nous pouvons tous faire une grande différence pour la communauté, en offrant à ces citoyens marginalisés le droit à une seconde chance», de conclure, M. Henry.

Rappelons que l’Assemblée nationale (2019) ainsi que la Ville de Montréal (2018) ont reconnu officiellement la Semaine de la réhabilitation sociale au Québec, par des motions confirmant que la réintégration sociale est la meilleure façon de réduire les risques de récidives des personnes contrevenantes et, ce faisant, de protéger la communauté.

À propos de l’ASRSQ

L’ASRSQ regroupe 74 organismes communautaires à but non lucratif œuvrant auprès de personnes ayant des démêlés avec la justice. Parmi ces organismes travaillant à la promotion de la prévention du crime par le développement social, on retrouve des maisons de transition, des services d’employabilité, des organismes de suivi et d’accompagnement, des services spécialisés en délinquance sexuelle, en santé mentale et en toxicomanie, des programmes de travaux compensatoires, etc. L’ASRSQ supporte et encourage la participation des citoyens dans la prise en charge des problèmes reliés à la justice. www.asrsq.ca

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Camilla Sironi

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