La réhabilitation sociale est le meilleur moyen de protéger nos communautés de la criminalité à long terme. Point. Mais qu’est-ce exactement que la réhabilitation sociale ? Pourquoi et comment celle-ci protège nos communautés ? C’est pour répondre à ces questions et pour pouvoir en faire la promotion dans l’espace public que l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ) a décidé de créer la Semaine de la réhabilitation sociale qui a eu lieu cette année du 9 au 12 octobre.
La ville de Montréal a adopté le 17 septembre dernier une motion à l’unanimité pour reconnaître officiellement la Semaine de la réhabilitation sociale. Cette résolution reconnaît la nécessité de donner une seconde chance aux personnes qui réintègrent nos communautés et ce, en ayant un encadrement adéquat. Au cours de cette Semaine, les 65 organismes membres de l’ASRSQ qui donnent des services à plus de 35 000 personnes judiciarisées par année au Québec, ont organisé une vingtaine d’évènements à travers la province pour démystifier la réhabilitation sociale dans leurs communautés. Ce sont des journées porte ouverte, des conférences, des assemblées de cuisine, une pièce de théâtre, des balados, du bénévolat, etc. qui ont eu lieu tout au long de cette Semaine. La première Semaine de la réhabilitation sociale s’est clôturée avec la quatrième édition du Cabaret de la Seconde Chance.
Plus de 90% des personnes incarcérées vont finir leur sentence et sortiront d’un établissement de détention. Avec quel type de support et d’encadrement ces personnes devraient-elles réintégrer nos communautés et redevenir nos voisins ? Selon l’ASRSQ, réhabiliter pleinement une personne contrevenante, c’est agir à la fois sur les dimensions sociale, communautaire et personnelle de sa condition humaine.
La réhabilitation poursuit alors trois objectifs :
- la réintégration sociocommunautaire (par le biais de programmes spécialisés en hébergement, employabilité, dépendance, s’assurer du respect des conditions de remise en liberté, etc.)
- le développement personnel (par le biais de programmes spécialisés favorisant le développement d’habiletés sociales, parentales, etc.)
- la réconciliation (par le biais de programme en justice réparatrice par exemple)
Les échecs de la réhabilitation sociale sont souvent soulignés à grands traits et nos succès très modestement célébrés. Et pour cause ! Quand nous réussissons notre travail et qu’une personne réintègre sa communauté, travaille, s’implique et reprend sa juste place, cette « nouvelle » ne fera pas les manchettes dans les médias. Et il est difficile de trouver une personne prête à témoigner publiquement et à s’afficher comme un ou une ex-contrevenante qui a bénéficié de services spécialisés. Les bonnes raisons sont nombreuses pour ne pas vouloir témoigner : parfois son entourage élargi n’est pas au courant de ses erreurs passées, pour préserver ses enfants, pour conserver un emploi, son logement… Pourtant, nous savons l’impact que nous avons dans nos communautés, et nous savons que la plupart des personnes qui bénéficient de nos services ne retourneront pas en détention. Je continue de croire que les faits probants sont importants et qu’ils devraient orienter les décisions publiques plutôt que les préjugés ou les fausses croyances. 1,25%. C’est le taux de récidive des résidents en maisons de transition (donc de personnes en libération conditionnelle) pendant leur séjour.
La réhabilitation sociale des personnes judiciarisées est l’affaire de tous les citoyens-nes, c’est un enjeu de société et de vivre-ensemble. Soutenez la Semaine de la réhabilitation sociale du Québec !