Revue Porte Ouverte

Approches alternatives

Par Franceline Tardif,
Centre Dollard-Cormier

L’utilisation de l’acupuncture dans le traitement de la toxicomanie

Depuis maintenant 15 ans, le Centre Dollard-Cormier-Institut universitaire sur les dépendances offre des traitements d’acupuncture à la clientèle alcoolique et/ou toxicomane inscrite dans ses services. Ces traitements sont offerts en partenariat avec le département d’acupuncture du collège Rosemont. Entre janvier et mai, les usagers inscrits peuvent bénéficier d’une série de cinq à dix traitements à raison d’une fois par semaine au coût de 10$ le traitement.

Nous avons pu constater que les traitements aident à la diminution des « cravings », à la diminution des risques de consommation, à une meilleure détente, à une pensée plus positive, qu’ils augmentent la tolérance au stress, contribuent à l’amélioration du sommeil, à une meilleure concentration, à une meilleure respiration, à une meilleure gestion des émotions et à l’amélioration des problèmes de santé. Nous avons aussi constaté que l’utilisation de l’acupuncture agit au niveau motivationnel pour la prise en charge de l’usager face à sa consommation et l’amélioration de son bien-être.

Nous avons pu constater que les traitements aident à la diminution des « cravings ».

Ces traitements s’inscrivent dans une approche étiologique qui a pour objectif d’offrir un traitement global et personnalisé. Après évaluation, si nécessaire, l’usager peut être référé à son médecin traitant. Il existe également une approche symptomatique nommée l’auriculothérapie, aussi offerte dans le cadre des traitements. Cette approche a pour objectif de traiter les points de désintoxication, au nombre de cinq, situés dans l’oreille.

Toutes ces années, nous avons collaboré avec madame Alice Granger, acupunctrice, qui pratique l’acupuncture japonaise. Cette approche préconise l’utilisation d’aiguilles plus fines que celles utilisées en médecine chinoise. Elles sont également insérées moins profondément. Pour les cas d’hypersensibilité ou de grandes tensions corporelles, les aimants peuvent également jouer un rôle substitut.

Nous avons pu constater qu’après l’expérience de la détente, plusieurs usagers sont en quête d’activités physiques, autre conséquence positive du traitement. Nous avons un bon pourcentage de rétention de la clientèle. Quand certains abandonnent le traitement, les motifs sont le manque d’argent, de temps, des problèmes d’horaire ou un inconfort lié aux traitements.

Comme intervenante en toxicomanie et à titre de responsable de stage en acupuncture, j’ai assumé un rôle de promotion, de coordination, d’encadrement de stagiaires et de suivi auprès de la clientèle. Les commentaires positifs des usagers m’ont motivée toutes ces années à poursuivre ce travail de promotion de la santé et d’expérience de bien-être pourtant peu utilisée avec notre clientèle.

Pour plus d’informations sur l’acupuncture dans le traitement de la toxicomanie, vous pouvez joindre Franceline Tardif au 514 385-1232, poste 5213.