Revue Porte Ouverte

La déficience intellectuelle dans le système de justice pénale

Par ASRSQ

Les forums communautaires de l’ASRSQ : toute une virée!

L’ASRSQ a tenu, en mars dernier, la deuxième édition de La grande virée. L’événement a été rendu possible à travers le programme de forums communautaires du Service correctionnel du Canada (SCC). Ce dernier se veut un outil de sensibilisation et de collaboration menant à la création de partenariats entre les organismes communautaires et le SCC.

Deux circuits ont eu lieu. Le premier portait sur la justice réparatrice lors duquel une conférence d’ouverture a été prononcée par Brian McDonough. Actuellement directeur de l’Office de la pastorale sociale du diocèse de Montréal, il a consacré une partie de sa vie à l’Aumônerie communautaire de Montréal, un organisme de bienfaisance créé il y a dix ans pour venir en aide aux victimes, aux détenus et à leurs familles respectives. Ensuite, un panel a réuni quatre personnes impliquées personnellement ou professionnellement dans le processus de justice réparatrice : Jean-Jacques Goulet, Jo-Ann Wemmers, Sylvain Pitre et Margaret Mac Cormack. Après un dîner-conférence en compagnie de Monique Lépine (dont le fils, Marc, a tué 14 étudiantes en ingénierie avant de retourner l’arme contre lui, et auteure du livre Vivre, qui relate son histoire), une victime d’acte criminel a parlé d’art-thérapie, un film sur les Rencontres détenus-victimes a été projeté et deux ateliers pratiques ont permis aux participants de s’exprimer sur la justice réparatrice. De plus, la Corporation Jean-Paul Morin, les Cercles de soutien et de responsabilité et Relais-familles ont tenu des kiosques et distribué de la documentation.

Le deuxième circuit, tenu le lendemain à Québec, portait sur la prise en charge des individus souffrant de problèmes de santé mentale. Bernard Hélie, travailleur de rue chez PECH, a présenté son organisme et a parlé du contexte propre à la ville de Québec depuis plusieurs années, soit la gentrification et la hausse de la répression policière et son corollaire, la dispersion de la clientèle, de plus en plus difficile à rejoindre. Un extrait du film Les aideurs de mal-pris, qui présente l’intervention des travailleurs de rue auprès de la clientèle de PECH a été diffusé, puis un témoignage d’un individu ayant eu recours à cet organisme pendant et après son incarcération a eu lieu. Les participants ont visité les logements subventionnés de l’organisme et rencontré une des résidentes. Après un dîner au Tam-tam café, une entreprise d’insertion sociale dont la mission a été soulignée, les organismes suivants ont été visités : Points de repère, Projet intervention prostitution Québec (PIPQ), la Maison Dauphine et le CCC Marcel-Caron.

Un moment privilégié de rencontres et d’échanges

Les forums communautaires ont permis aux participants d’en apprendre davantage sur ce qui se fait au niveau communautaire,

deété trvices offerts. De plus, les conférences et les témoignages ont été un lieu d’échange important. Ils ont permis un moment de réflexion et une occasion de prendre du recul pour les intervenants : dans un monde où tout va trop vite, rares sont les moments que l’on s’accorde pour réfléchir à nos pratiques, ou aux fondements théoriques et historiques de ces dernières.

Ces forums se veulent une occasion de consultation et permettent aux participants de transmettre au SCC leurs idées ou leurs points de vue sur les questions, les politiques, les programmes et les initiatives correctionnelles. Les participants ont pu échanger sur leurs préoccupations, notamment l’importance d’intégrer davantage la justice réparatrice dans le système de justice pénale actuel et l’importance de faire davantage de sensibilisation du public. De plus, il a été mentionné qu’il y a souvent un manque de concertation entre les différents acteurs impliqués, notamment entre les organismes qui aident les victimes et ceux qui aident les détenus et les ex-détenus. Au niveau de la santé mentale, il est ressorti à plusieurs reprises que même si de plus en plus d’individus judiciarisés présentent une problématique sur le plan de la santé mentale, les intervenants ne sont pas toujours outillés pour établir une relation d’aide optimale.

Les organismes désireux de présenter un projet de forum communautaire peuvent le faire en remplissant le formulaire prévu à cette fin sur le site internet du SCC. Pour être tenu informé des activités de l’ASRSQ, abonnez-vous au Destination communauté en écrivant à David Henry : communication@asrsq.ca.