Revue Porte Ouverte

Écoutons ce qu'ils ont à dire

Par ASRSQ

À la découverte… Le centre de justice réparatrice

Ce qu’il est

Le Centre de services de justice réparatrice (CSJR) a été fondé officiellement en août 2002 par un groupe d’intervenants sociaux et de professionnels de différents milieux (justice, criminologie, pastorale carcérale, psychologie, service social, etc.), réunis par Thérèse de Villette, criminologue, David Shantz, pasteur de prison et Mario Marchand, intervenant en soins infirmiers.

Le CSJR est un organisme à but non lucratif qui réussit à fonctionner, depuis sa création, grâce à des dons généreux provenant de ses membres, de diverses fondations et de l’Aumônerie communautaire de Montréal. Ces deux dernières années, le Service correctionnel du Canada a également accordé une contribution financière au Centre. Il faut noter que tous les intervenants impliqués dans le CSJR travaillent bénévolement. Seul le poste de coordonnateur des services est rémunéré.

Les objectifs

Concrètement le CSJR s’est donné le mandat de «sensibiliser la population et promouvoir cette forme alternative de justice qu’est la justice réparatrice, soit une justice davantage axée sur la réparation des méfaits (tant pour l’offenseur que pour la victime) plutôt que sur la seule punition du contrevenant… une justice qui se préoccupe de la victime et non pas seulement de l’offenseur… une justice qui concerne la communauté et non pas seulement l’appareil judiciaire… enfin une justice qui soit plus efficace, moins coûteuse et… réparatrice.»

Les objectifs du Centre sont les suivants :

  • Sensibiliser la population;
  • Développer une pratique de la justice axée sur la réparation;
  • Aider les victimes et les offenseurs à guérir leur mal;
  • Impliquer la communauté dans cette entreprise;
  • Promouvoir une justice plus efficace, plus rapide, moins coûteuse et «guérissante».

Principales activités

Pour atteindre ses objectifs, le CSJR privilégie actuellement les activités suivantes :

1. Promotion

Être visible sur la scène publique pour informer, faire connaître et promouvoir la justice réparatrice. Les moyens utilisés pour y parvenir sont, entre autres : des articles, des écrits, des entrevues à la radio et à la télévision, la collaboration à des vidéos, la participation à des colloques, à des journées thématiques, à des assemblées générales annuelles d’organismes parallèles, la diffusion du bulletin trimestriel et les activités de la Semaine Nationale de la justice réparatrice (en novembre de chaque année) et de la Semaine de sensibilisation aux victimes d’actes criminels (en avril). Ainsi en 2006, l’équipe a réalisé une centaine de prestations sur la scène publique.

2. Médiation

A l’occasion, des membres du Centre président une médiation privée entre un offenseur et une victime, à des fins de réparation mutuelle et de restauration d’une relation plus fonctionnelle, si cela est possible.

3. Sessions RDV

Chaque année, entre 6 et 9 sessions RDV (rencontres détenus – victimes) sont organisées, en collaboration avec six pénitenciers des environs de Montréal et un organisme communautaire (Parents-Unis Repentigny). D’une durée de 5 à 7 soirées, une session RDV regroupe 3 ou 4 contrevenants repentants et 3 ou 4 victimes substituts, en présence de deux animateurs et de deux représentants de la communauté. Le but de ces rencontres est de parler, de s’entraider à se réparer, à guérir et à retrouver une place dans la communauté. Une justice réparatrice «réhabilitante» et transformatrice est ainsi offerte à une trentaine d’offenseurs et à autant de victimes. Il s’agit de l’activité principale du CSJR.