Porte Ouverte Magazine

L’insécurité face à la sécurité

By ASRSQ

Compressions de programmes fédéraux : Le bébé de 2 millions de Québécois jeté avec l’eau du bain

Le 25 septembre dernier, le gouvernement conservateur annonçait des coupures majeures dans le domaine de l’action bénévole, en supprimant l’Initiative canadienne sur le bénévolat (ICB). En réaction à ces compressions fédérales, le Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ) a diffusé le communiqué de presse qui suit.

Dans le cadre de sa stratégie de compression des dépenses, le gouvernement Harper a annoncé, au début de la semaine, l’élimination de l’Initiative canadienne sur le bénévolat (ICB). L’ICB vise à améliorer la capacité des organismes à tirer le meilleur parti de la contribution des bénévoles, à encourager les Canadiens et les Canadiennes à se joindre aux organismes bénévoles et à enrichir l’expérience des bénévoles. Ne proposant aucune solution de rechange, le gouvernement fédéral prétend que le soutien à l’action bénévole «ne répond pas aux priorités du gouvernement fédéral ou des Canadiennes et Canadiens». Au nom des deux millions de bénévoles québécois, le Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ) demande au gouvernement d’expliquer clairement comment il peut en venir à la conclusion que l’action bénévole de millions de citoyens ne répond à aucune priorité.

Selon l’Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation (ENDBP) de 2004, près de 12 millions de Canadiens, soit 45 % de la population âgée de 15 ans et plus, se sont impliqués bénévolement. Ce geste collectif représente plus de deux milliards d’heures de bénévolat. Au Québec, plus de 2 114 000 Québécois donnent plus de 308 millions d’heures — l’équivalent de quelque 154 300 emplois à temps plein — pour le mieux-être de la société québécoise. Le bénévolat actif a toujours été au cœur de la vie démocratique et de la vitalité socio-économique du pays. Il est l’un des principaux facteurs qui contribuent à la qualité de vie des Canadiens.

Les organismes bénévoles mobilisent des citoyens qui reconnaissent l’importance d’un besoin dans leur collectivité et qui acceptent d’y consacrer du temps afin d’y apporter des solutions directes, adaptées et dénuées de lourdeur administrative. Le RABQ s’étonne conséquemment que le gouvernement ne valorise aucunement le soutien à une action qui se veut, d’abord et avant tout, une réponse directe du citoyen aux besoins concrets de la collectivité.

Par le truchement de l’ICB, le gouvernement fédéral s’était doté d’un mécanisme qui lui permettait d’avoir une incidence directe sur les collectivités canadiennes, en servant de catalyseur dans la création de partenariats avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Au Québec, au cours des quatre dernières années, l’ICB a permis d’investir près de 800 000 $ pour la réalisation d’initiatives de recrutement et de formation des bénévoles. En jouant un rôle actif au sein de l’ICB, le RABQ a aidé à démontrer qu’un partenariat était possible et souhaitable entre les différentes instances fédérale, provinciale et locale.

Le RABQ reconnaît qu’en tant que gestionnaire responsable des deniers publics, le gouvernement est en droit de s’interroger sur l’efficacité des différents programmes gouvernementaux, dont l’ICB. Cependant, il lui paraît primordial que le nouveau gouvernement du Canada ne jette pas le bébé avec l’eau du bain et qu’il précise dans les meilleurs délais comment il compte appuyer le secteur bénévole au Québec et favoriser entre autres, les partenariats, ainsi que le recrutement et la formation des bénévoles.

Fort de l’appui de ses 16 secteurs membres qui regroupent plus de 1 000 000 bénévoles à l’échelle de la province, le RABQ travaille à promouvoir l’action bénévole et à concerter l’ensemble des secteurs de l’action bénévole au Québec.