Revue Porte Ouverte

Délinquance sexuelle : intervenir auprès des victimes, des proches et des agresseurs

Par ASRSQ

Colloque Travailler ensemble… Une question de bon sens!

Les 20 et 21 janvier derniers, plus d'une centaine de personnes participaient au colloque Travailler ensemble…Une question de bon sens! organisé par le Regroupement des intervenants en matière d'agression sexuelle (RIMAS).

Le colloque a permis de démystifi er le travail des psychiatres responsables des expertises psychiatriques des délinquants dangereux ou à contrôler grâce à la présentation d'ouverture de la Dre France Proulx de l'Institut Philippe- Pinel. La docteure Proulx a présenté le contexte dans lequel les expertises psychiatriques sont demandées ainsi que les critères et les modalités d'évaluation. Les participants ont aussi été appelés à se questionner quant au rôle des outils actuariels dans le processus d'évaluation clinique en ce qui à trait aux facteurs de risque et aux besoins de traitement des délinquants sexuels avec la présentation de M. Jean-Pierre Guay (Ph.D.) de l'école de criminologie de l'Université de Montréal et de M. Ian Barsetti (D.Ps.) du Service correctionnel du Canada. Ces deux présentations sont accessibles sur le site du RIMAS à l'adresse internet suivante : www.rimas.qc.ca.

Par la suite, douze ateliers furent proposés aux participants. La plupart de ces ateliers invitaient les auditeurs à découvrir des programmes destinés à la réhabilitation des délinquants sexuels, mais les participants, pour la première fois, pouvaient également participer à des ateliers qui présentaient des services offerts aux victimes d'agressions sexuelles.

Lors de la première journée, André McKibben du Centre de santé et de services sociaux du Rocher-Percé est venu présenter le programme de traitement pour détenus provinciaux auteurs d'agression sexuelle de l'Établissement de détention de Percé. Stéphanie Nolet et Julie Lefrançois du Service correctionnel du Canada présentaient, quant à elles, le Programme national de maintien des acquis en délinquance sexuelle du Service correctionnel du Canada. Pour leur part, Véronique Binet et Lise Simard du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel de Chaudière-Appalaches sont venues raconter leur expérience en ce qui a trait à la réorientation générale de leur organisme, pour que celui-ci puisse répondre davantage aux besoins des victimes masculines.

La deuxième journée offrait, en première partie, la possibilité de participer à la présentation d'Annie Morel, du Services d'aide en prévention de la criminalité, avec un atelier sur le programme de soutien aux hommes agressés sexuellement (SHASE). Myriam- Mélanie Rousseau, du centre d'intervention en abus sexuels pour la famille, expliquait et démontrait l'effi cacité de leur modèle d'intervention de groupe auprès des parents d'adolescents auteurs d'agressions sexuelles. Les participants pouvaient aussi écouter Jean-Jacques Goulet, des cercles de soutien et de responsabilité du Québec, parler de l'effi cacité démontrée des cercles de soutien sur le taux de récidive des agresseurs sexuels.

La seconde partie des ateliers offrait la possibilité d'assister à la présentation de Marcel Couture, Normande Couture et Sylvie Proulx de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ) sur le programme «Groupe pour conjointe de délinquants sexuels». Amélie Chevrier et Mélanie Gaumond du CRC Résidence Madeleine-Carmel expliquaient le programme Parent-Aise. Chantal Huot et Marie-Ève Gariépy, du Centre d'intervention en violence et agression sexuelle (CIVAS) de l'Estrie, conjointement avec Sara Martinet, ont par ailleurs fait la présentation des améliorations du programme qu'offre le CIVAS.

En troisième partie, Yves Claveau, sexologue clinicien et psychothérapeute spécialisé en défi cience intellectuelle présentait le modèle d'intervention «Ancien moi-Nouveau moi». Ce modèle d'intervention s'adresse particulièrement aux personnes vivant avec une défi cience intellectuelle ayant aussi une problématique de délinquance sexuelle. Martine Duvauchel et Sabrina Girard, du Centre d'entraide et de traitement des agressions sexuelles (CETAS), décrivaient le programme de traitement que le CETAS a développé afi n de venir en aide aux enfants victimes et à leur parent nonagresseur. Finalement, les participants pouvaient également entendre Nancy Chouinard et Marielle Mailloux du Service correctionnel du Canada expliquer le fonctionnement du programme VISA, qui s'adresse spécifi quement aux agresseurs sexuels intrafamiliaux.

Un très beau colloque qui a su réunir et rassembler les professionnels provenant d'horizons différents!