Revue Porte Ouverte

La justice réparatrice : de la réflexion à l’action

Par Johanne Vallée,
ASRSQ

Justice réparatrice : une réponse à des besoins profondément humains?

La justice réparatrice n’est pas une solution à rabais ou de complaisance.

C’est avec un immense plaisir que nous vous présentons cette édition spéciale du Porte ouverte, consacrée entièrement au thème de la justice réparatrice. Avec ce numéro, nous poursuivons l’objectif d’ajouter un outil d’information sur un sujet extrêmement intéressant et pour lequel les moyens de communication en français sont plus limités. Nous désirons ainsi faciliter les échanges parmi les francophones qui se passionnent pour la justice réparatrice et faire connaître aux intéressés les diverses expériences en cours sur le terrain.

Lors des numéros précédents consacrés entièrement à cette approche de la Justice, plusieurs groupes et personnes de la francophonie au Canada ont commandé des exemplaires de ces numéros en prenant soin de nous indiquer qu’ils répondaient à un besoin d’information sur la justice réparatrice. C’est pourquoi nous avons proposé à différents partenaires (voir p.24) de publier, dans le cadre de la Semaine de la justice réparatrice, une édition qui servirait à la fois d’outil d’information et de sensibilisation. C’est aussi une façon de mettre en évidence les expériences sur le terrain les plus prometteuses et les plus révélatrices quant au potentiel regorgeant de cette approche.

Ces expériences sont entre autres puisées à même les diverses candidatures soumises pour le Prix Ron Wiebe du Service correctionnel du Canada, accordé à chaque année à une personne ou une organisation pour son apport exceptionnel à cette approche.

Cela fait déjà quelque temps que j’ai la chance de participer à la sélection du récipiendaire du Prix Ron Wiebe. À chaque fois que je termine la lecture des informations transmises sur chacune des candidatures soumises, je suis en quelque sorte émue face à l’énergie déployée par les uns et les autres pour trouver une solution, ou appelons-le un baume, aux cicatrices et aux souffrances laissées par le crime. C’est d’autant plus impressionnant que les victimes et les contrevenants qui témoignent de leurs expériences et qui décident de s’engager sérieusement sur la voie de la justice réparatrice partagent non seulement leur réalité, mais doivent également composer ouvertement avec leurs souffrances et leur craintes. Bien que ce partage prenne place sur le terrain de la justice réparatrice, il n’en est pas moins ardu. La justice réparatrice n’est pas une solution à rabais ou de complaisance. À cet effet, pour mieux comprendre mes propos, je vous invite à lire les témoignages contenus dans ce numéro, lesquels illustrent sans équivoque les nombreux défis personnels qui sont relevés par les acteurs en cause.

Par ailleurs, si les termes de justice réparatrice portent en eux certaines vertus, l’actualisation de la justice réparatrice s’avère un exercice périlleux qui nécessite certaines balises, certaines connaissances. En faire fi peut être dangereux, puisque les
personnes en cause peuvent être à nouveau victimes. C’est pourquoi nous devons demeurer vigilants et documenter les expériences terrains afin de s’assurer qu’elles offrent une réelle opportunité de réparation et de restauration.

Le présent numéro fait référence à certaines de ces recherches et à des consultations de la Commission du droit du Canada. Nous espérons que la lecture des articles suscitera davantage votre intérêt pour le sujet. N’hésitez pas à participer aux nombreuses activités organisées à travers le Canada dans le cadre de la Semaine de la justice réparatrice pour en connaître davantage sur les nombreuses initiatives. 

Enfin, si vous avez envie de communiquer vos commentaires sur le sujet, faites parvenir ces derniers à l’adresse courriel suivante : info@asrsq.ca.